« ipernity »

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Anna Kavan

blogPost, 07/10/2010

« J’avais un ami, un amant. Ou l’ai-je rêvé ? Tant de rêves m’assaillent désormais que je peux à peine distinguer le vrai du faux : des rêves comme de la lumière emprisonnée dans de brillantes cavernes minérales, des rêves lourds, brûlants, des rêves de l’air glaciaire, des rêves comme des machines dans la tête. Je suis allongée entre le mur nu et le remède amer qui forme un dépôt dans le verre nain, et je m’efforce de me souvenir de mon rêve. Je me vois en train de marcher la main dans la main avec quelqu’un d’autre, un être humain dont le cœur et l’esprit ont poussé dans mon cœur et mon esprit. Nous nous promenions ensemble sur beaucoup de routes dans la clarté du soleil (…). Il y avait entre nous une compréhension sans réserve et une paix indestructible. Moi qui avais été solitaire et inaccomplie, j’étais alors exaucée. Nos pensées couraient ensemble comme des lévriers, avec la même rapidité. A l’égal d’une musique, nos pensées étaient la perfection même. »